Confier des tâches administratives à un « chatbot » (agent conversationnel) ? Et pourquoi pas ! Talla, une start-up établie à Boston, met au point des chatbots destinés à renseigner les collaborateurs et à leur permettre de mieux s’organiser. La start-up n’est pas la seule à travailler sur ces bots intelligents, puisque des géants comme Microsoft se sont déjà attaqués au sujet. Découverte avec la Technology Review du MIT.
Le chatbot, interlocuteur privilégie de la digital workplace
Les messageries instantanées ont poussé les portes des entreprises, contribuant à la création de véritables digital workplaces. Parmi elles, l’incontournable Slack qui permet de faciliter les échanges en entreprise. C’est sur cette plateforme que se connecte le chatbot de Talla. Pour l’heure, le prototype de cet assistant intelligent, déjà adopté par près de 600 entreprises, permet de gérer des to do lists. Mais, dès octobre 2016, davantage de fonctionnalités seront mises en place. Objectif : faire du chatbot un véritable assistant pour les services de ressources humaines. Ainsi, un collaborateur pourra par exemple interroger Talla sur la date de versement des salaires, les jours de congés ou les modalités de remboursement de la mutuelle, au moment où il en ressent le besoin. Le bot pourra aussi recueillir des informations par le biais de sondages ou renseigner automatiquement les employés.
Mieux, cet assistant surdoué pourra aussi indiquer aux employés les tâches sur lesquelles ils doivent chaque jour se concentrer ou les aider à mieux gérer leur planning.
Le secret de Talla ? Le machine learning associé à des techniques avancées de compréhension du langage naturel. Le challenge pour ce type de bots est en effet d’arriver à interpréter correctement le sens de ce qu’écrivent les utilisateurs. Pour cela, Talla utilise un algorithme de deep learning (apprentissage profond) afin de déterminer si les messages qu’il reçoit sont des questions ou des commandes, mais aussi le word embedding, qui consiste à représenter les mots par des vecteurs pour faciliter leur analyse sémantique et lexicale.
Et si le bot était la nouvelle « apps » ?
La start-up n’est pas la seule à se pencher sur la question : en mars 2016, Numérama évoquait déjà Tara, le chatbot DRH tandis que le blog spécialisé Futurs Talents parle lui d’une véritable « vague disruptive ». Et les ressources humaines ne sont pas les seules fonctions couvertes, les chatbots investissent aussi les services marketing et Microsoft développe une stratégie « conversation as a platform ». Gartner prédit d’ailleurs que, d’ici 2019, 25% des foyers utiliseront un assistant intelligent pour accéder à différents services en ligne.
Noah Smith, spécialiste du sujet à l’université de Washington explique que les systèmes informatiques basés sur le langage naturel s’améliorent avec une utilisation continue. L’engouement pour les chatbots participe donc à cette dynamique : « C’est stimulant de voir que tant de laboratoires et d’entreprises s’emparent du sujet, indique-t-il à la Technology Review. C’est une excellente plateforme pour explorer de nouvelles fonctionnalités et découvrir ce que veulent les utilisateurs, ce qu’il est facile de faire et ce qui nécessite davantage d’investissement dans la recherche. »
Et demain ? Rob May, CEO de Talla, explique que son chatbot pourrait aider à identifier des collaborateurs en vue d’un recrutement. En effet, les ingénieurs de la start-up ont conçu un dispositif de machine learning capable de trouver des similarités entre les profils à recruter et les CV des collaborateurs les plus efficaces.
Lire l’article de la Technology Review : The HR Person at Your Next Job May Actually Be a Bot
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